Qui sont réellement les "kofārs" selon le Coran ? Une analyse des versets 2:6 et 2:7
Texte coranique (2:6–7)
2:6
إن الذين كفروا سواء عليهم أأنذرتهم أم لم تنذرهم لا يؤمنون
Traduction : Ceux qui ont rejeté [la vérité], que tu les avertisses ou non, ils n'auront pas la foi.
2:7
ختم الله على قلوبهم وعلى سمعهم وعلى أبصارهم غشاوة ولهم عذاب عظيم
Traduction : Dieu a scellé leur cœur, leur système d'entendement et leur perception : un voile est sur eux, et un terrible tourment les attend.
Le paradoxe traditionaliste face au kāfir
Pour beaucoup de traditionalistes, un kāfir est "celui qui ne pense pas comme nous", "celui qui n'applique pas nos rites", souvent adoptés par mimétisme culturel plus que par réflexion coranique. Ainsi, le mot est brandi à tout-va, parfois même contre des croyants sincères ayant une lecture différente du texte sacré.
Mais si l’on demande à ce même traditionaliste : Un kāfir peut-il revenir à la foi ? — il répondra sans hésiter : Oui ! Bien sûr ! Il peut devenir pieux, jusqu’à dépasser un imam en foi et en vertu.
Cette contradiction montre une chose essentielle : le traditionaliste ne comprend pas le poids du mot "kufr". Il utilise ce mot sacré comme une étiquette infamante, parfois même comme une insulte, sans tenir compte de sa signification profonde et coranique.
Kufr : un état volontaire de négation
Dans nos analyses précédentes, nous avons démontré que "kufr" signifie littéralement "cacher la vérité". Le kāfir est donc celui qui voit la vérité mais choisit de la nier, de la dissimuler, de la rejeter. Il n’agit pas par ignorance mais par intérêt personnel, par orgueil, ou par attachement à des avantages matériels ou sociaux.
Dans les versets étudiés, Dieu ne condamne pas quelqu’un qui "ne sait pas", mais celui qui refuse sciemment d’adhérer aux lois naturelles (Dīn Allāh).
C’est ce choix conscient qui rend sa situation irréversible :
Dieu a scellé son cœur, son système d’entendement et sa vue.
Le kāfir selon le Coran : un hypocrite plus qu’un ignorant
Loin de l’image traditionnelle du "non-musulman", le kāfir, selon ces versets, est plus proche du munāfiq (hypocrite) :
- Il connaît la vérité mais la rejette,
- Il ment, triche, manipule,
- Il cherche à préserver son image, ses privilèges ou son confort,
- Il ne vise pas la vérité pour elle-même, mais seulement ce qui sert son ego.
Ainsi, le scellé sur son cœur est la conséquence logique de son choix, et non une punition arbitraire. Il s’est lui-même égaré en se convainquant que son chemin est le bon, et il n’en démordra pas.
Conclusion : un appel à la rigueur intellectuelle
Ce texte nous invite à repenser notre usage des mots dans la lecture du Coran. Le mot "kāfir" ne doit pas être utilisé à la légère. Il désigne une catégorie bien précise d’individus : ceux qui ont volontairement choisi le mensonge à la place de la vérité, et non simplement ceux qui ne pratiquent pas nos rites ou ne partagent pas notre point de vue.
Ceux qui cherchent sincèrement, même s’ils se trompent en chemin, ne peuvent être mis dans le même sac que ceux qui mentent sciemment à eux-mêmes et aux autres. C’est là la grande différence que le Coran appelle chacun à discerner.
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