Aucun Sauvetage (شفع) ni par Jésus ni par Mohammed : L'Intercession et le Pardon Appartiennent à Allah Seul

Introduction
Le Coran affirme une vérité théologique fondamentale : le pardon (مغفرة), le salut et l’intercession (شفاعة) appartiennent exclusivement à Allah. Cette primauté divine se manifeste dans tout le Texte sacré, qui :

  1. Démantèle le rôle de « sauveur » attribué à Jésus dans le christianisme traditionnel.

  2. Limite radicalement la fonction médiatrice de Mohammed, souvent exagérée par certaines traditions populaires.

  3. Établit un principe de responsabilité individuelle : chaque croyant se tient devant Dieu sans intermédiaire obligatoire.

قُلِ اللَّهَ أَعْبُدُ مُخْلِصًا لَّهُ دِينِي (S. 39:14)
Dis : « C’est Allah que j’adore, Lui vouant un culte exclusif. »


I. L’intercession coranique : mythes et réalités

A. Le monopole divin de l’intercession

Le Coran souligne sans ambiguïté que l’intercession n’a de valeur qu’avec l’agrément d’Allah :

مَن ذَا الَّذِي يَشْفَعُ عِندَهُ إِلَّا بِإِذْنِهِ
« Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission ?» (S. 2:255)

Trois conditions coraniques doivent être remplies pour qu’une intercession soit acceptée :

  1. Permission préalable (« bi-idhnihî ») : seul Allah décide qui peut intercéder (20:109).

  2. Agrément du plaidoyer : aucune médiation ne porte ses fruits si Dieu n’y consent pas (21:28).

  3. Témoignage de vérité : l’intercesseur doit être porteur d’un témoignage authentique et conforme au message coranique (43:86).

B. L’illusion des médiateurs

Le Coran condamne deux conceptions erronées de médiation :

  1. Le dogme trinitaire :

    لَّقَدْ كَفَرَ الَّذِينَ قَالُوا إِنَّ اللَّهَ ثَالِثُ ثَلَاثَةٍ
    « Ont certes mécru ceux qui disent : “Allah est le troisième de trois.” » (S. 5:73)
    Ici, le Texte réfute l’idée d’une nature divine partagée entre plusieurs « personnes ».

  2. La médiation excessive dans l’islam populaire :

    وَأَنذِرْ بِهِ الَّذِينَ يَخَافُونَ أَن يُحْشَرُوا إِلَىٰ رَبِّهِمْ ۙ لَيْسَ لَهُم مِّن دُونِهِ وَلِيٌّ وَلَا شَفِيعٌ
    « Avertis ceux qui redoutent d’être ramenés à leur Seigneur qu’ils n’auront ni allié ni intercesseur en dehors de Lui. » (S. 6:51)
    Les pratiques de recours à des saints, tombes ou intercesseurs humains sont ici démenties par le Coran lui-même.


II. Le statut réel des prophètes

A. Jésus (ʿĪsā) : serviteur, non sauveur

Le Coran engage une critique explicite de quatre dogmes chrétiens :

  1. Négation de la crucifixion :

    وَمَا قَتَلُوهُ وَمَا صَلَبُوهُ وَلَٰكِن شُبِّهَ لَهُمْ
    « Ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; ce n’était qu’un faux-semblant. » (S. 4:157)

  2. Rejet de la filiation divine :

    إِنْ هُوَ إِلَّا عَبْدٌ أَنْعَمْنَا عَلَيْهِ
    « Il n’était qu’un serviteur que Nous avions comblé de Nos bienfaits. » (S. 43:59)

  3. Absence de sacrifice expiatoire :
    Le Coran n’attribue pas à Jésus un rôle sacrificiel ; le pardon relève entièrement de la grâce d’Allah (48:14) et non d’un mécanisme de substitution.

  4. Aucun titre de « maître du salut » :
    Jésus reste, selon le Coran, un ḥabīr (enseignant / savant) et non un sauveur divin.

B. Mohammed (Muḥammad) : avertisseur, non garant du salut

Contrairement à certaines traditions, le Coran présente le Prophète comme un humain aux capacités limitées :

  1. Humanité essentielle :

    قُلْ إِنَّمَا أَنَا بَشَرٌ مِّثْلُكُمْ يُوحَىٰ إِلَيَّ
    « Dis : “Je suis seulement un humain comme vous; on m’a divinement révélé.” » (S. 18:110)

  2. Ignorance de l’avenir :

    قُل لَّا أَمْلِكُ لِنَفْسِي نَفْعًا وَلَا ضَرًّا إِلَّا مَا شَاءَ اللَّهُ
    « Je ne possède pour moi-même ni profit ni dommage, sauf ce qu’Allah veut. » (S. 7:188)

  3. Impuissance salvifique :

    لَّيْسَ عَلَيْكَ هُدَاهُمْ وَلَٰكِنَّ اللَّهَ يَهْدِي مَن يَشَاءُ
    « Ce n’est pas à toi de les guider, mais Allah guide qui veut la guidance. » (S. 2:272)

Ainsi, le Prophète est un messager et un avertisseur, non un garant du salut.


III. Les mécanismes coraniques du pardon

A. Les trois voies authentiques

Le pardon coranique s’articule autour de trois chemins, tous dirigés vers Dieu :

  1. Le repentir sincère (tawba) :

    وَتُوبُوا إِلَى اللَّهِ جَمِيعًا أَيُّهَ الْمُؤْمِنُونَ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ
    « Repentez-vous tous à Allah, ô croyants, afin que vous réussissiez. » (S. 24:31)

  2. Les bonnes œuvres individuelles :

    فَمَن يَعْمَلْ مِثْقَالَ ذَرَّةٍ خَيْرًا يَرَهُ
    « Quiconque fait le poids d’un atome de bien le verra. » (S. 99:7)

  3. La grâce souveraine d’Allah :

    يَغْفِرُ لِمَن يَشَاءُ وَيُعَذِّبُ مَن يَشَاءُ
    « Il pardonne à qui veut (être pardonné) et châtie qui veut (être châtié). » (S. 48:14)

    Note: ici, le pardon ou le châtiment dépend de la volonté de la personne; ceci, pour être conforme au principe du libre-arbitre. 

B. Les quatre leurres démystifiés

Le Coran met en garde contre les illusion de mérites automatiques :

  1. Le pèlerinage expiatoire :

    لَن يَنَالَ اللَّهَ لُحُومُهَا وَلَا دِمَاؤُهَا
    « Ni leur chair ni leur sang [de sacrifices] n’atteignent Allah. » (S. 22:37)

  2. La visite des tombes prophétiques :
    Aucune sourate ne valide la sanctification ou l’intercession via la tombe du Prophète ou des saints.

  3. La prière sur le Prophète comme intermédiaire :
    Le Coran ordonne des invocations pour tous les croyants (9:103), sans établir de privilège exclusif en faveur de Mohammed.

  4. Les hadiths d’intercession autonome :
    Ils contredisent la parole divine :

    يَوْمَ لَا بَيْعٌ فِيهِ وَلَا خُلَّةٌ وَلَا شَفَاعَةٌ
    « Le Jour où il n’y aura ni commerce, ni amitié, ni intercession. » (S. 2:254)


Conclusion : le Tawḥīd appliqué

Le message coranique invite à un rapport direct entre le croyant et son Créateur, fondé sur la responsabilité personnelle et le rejet de toute médiation obligatoire.

وَإِذَا سَأَلَكَ عِبَادِي عَنِّي فَإِنِّي قَرِيبٌ (S. 2:186)
« Quand Mes serviteurs t’interrogent sur Moi : Je suis proche. »

كُلُّ نَفْسٍ بِمَا كَسَبَتْ رَهِينَةٌ (S. 74:38)
« Toute âme est l’otage de ce qu’elle a acquis. »

ذَٰلِكُمُ اللَّهُ رَبُّكُمْ ۖ لَا إِلَٰهَ إِلَّا هُوَ (S. 6:102)
« Tel est Allah, votre Seigneur. Il n’est de divinité qu’Il. »

La preuve ultime réside dans le verset où même Mohammed doit implorer le pardon :

وَاغْفِرْ لِي وَارْحَمْنِي وَأَنْتَ خَيْرُ الرَّاحِمِينَ (S. 47:19)
« Et pardonne-moi, et fais preuve de miséricorde envers moi ; Tu es le Meilleur des miséricordieux. »

Ainsi, le Coran ne laisse place ni à un “sauveur” autre qu’Allah, ni à une intercession sans Sa permission. Chaque croyant doit œuvrer, repentir et espérer la grâce divine, en toute conscience de sa responsabilité individuelle et de l’unicité absolue du Divin.

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