L'exploitation commerciale de la religion : une analyse coranique des dérives mercantiles
Introduction
Lorsque la religion devient une source de profit, elle perd sa fonction première : celle de guider, d’éduquer et de rendre chacun autonome et lucide face aux défis de l’existence. Cette instrumentalisation de la foi est sévèrement critiquée par le Coran, qui invite à suivre uniquement ceux qui transmettent le message sans contrepartie, et qui démontrent une rectitude manifeste dans leur orientation. Pourtant, dans le monde contemporain, de nombreux acteurs transforment la foi en une industrie lucrative, dévoyant le rapport au sacré et détournant les croyants de la recherche du sens.
1. Le business de la religion : des pratiques opportunistes
a) Le marché du "halal" : plus idéologique que coranique
Le terme "halal", réduit à un label alimentaire, a été systématiquement récupéré à des fins commerciales. Pourtant, le Coran ne fait nullement de cette étiquette un fondement de la piété. L’industrie halal touche aujourd’hui des secteurs variés : cosmétiques, tourisme, banque, et même marketing politique.
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Une légitimation sans contenu scripturaire clair : on impose des certifications coûteuses sans lien direct avec le Coran.
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Une exploitation émotionnelle : on culpabilise le croyant qui ne consommerait pas "halal", en l’associant implicitement à l’irréligiosité.
b) Le Hajj : une déviation du sens originel du mot
Selon notre analyse rationnelle du mot "ḥajj" (حج), il s’agit d’un processus de dialogue, de démonstration argumentée et de controverse légitime, et non d’un voyage à la Mecque. Pourtant, un système économique entier s’est structuré autour d’un pèlerinage physique extrêmement coûteux.
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Un privilège de classe : billets d'avion, hôtels de luxe, services VIP – tout cela dans un lieu que le Coran ne qualifie jamais de berceau de l’islam.
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Un détournement sémantique : le pèlerinage coranique, tel que discuté dans la sourate 22, est d’abord un appel à faire valoir des arguments, non à consommer des rituels figés.
c) Les eaux bénites et pratiques pseudo-thérapeutiques
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Eau "Zamzam" ou autres flacons d’eau dans lesquels un imam aurait soufflé ou craché : vendus comme remèdes prétendus à toute maladie, en l’absence de tout fondement coranique.
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Objets "bénis", talismans, fumigations, incantations tarifées : là encore, on assiste à la prolifération d’une sorcellerie maquillée en piété.
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Vente d’urine de chameau ou autres insanités attribuées faussement à la tradition prophétique, alors que le Coran interdit toute pratique irrationnelle ou répugnante (cf. 7:157 – rejet des āṣār douteux). [#7.157] الَّذِينَ يَتَّبِعُونَ الرَّسُولَ النَّبِيَّ الْأُمِّيَّ الَّذِي يَجِدُونَهُ مَكْتُوبًا عِندَهُمْ فِي التَّوْرَاةِ وَالْإِنجِيلِ يَأْمُرُهُم بِالْمَعْرُوفِ وَيَنْهَاهُمْ عَنِ الْمُنكَرِ وَيُحِلُّ لَهُمُ الطَّيِّبَاتِ وَيُحَرِّمُ عَلَيْهِمُ الْخَبَائِثَ وَيَضَعُ عَنْهُمْ إِصْرَهُمْ وَالْأَغْلَالَ الَّتِي كَانَتْ عَلَيْهِمْ فَالَّذِينَ آمَنُوا بِهِ وَعَزَّرُوهُ وَنَصَرُوهُ وَاتَّبَعُوا النُّورَ الَّذِي أُنزِلَ مَعَهُ أُولَٰئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ
2. Le Coran dénonce la religion rémunérée
Plusieurs versets établissent une ligne de démarcation claire entre ceux qui transmettent sincèrement la guidance et ceux qui l'utilisent pour accumuler des biens matériels :
اتَّبِعُوا مَن لَّا يَسْأَلُكُمْ أَجْرًا وَهُم مُّهْتَدُونَ
« Suivez ceux qui ne vous demandent aucun salaire et qui sont bien guidés. »
(36:21)
Ce critère permet de filtrer immédiatement tout prétendu guide ou savant dont l’intérêt matériel est manifeste. Cette ligne est reprise dans une série de versets où les messagers déclarent explicitement leur désintéressement économique :
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[25:57] : « Je ne vous demande aucun salaire pour cela ; mon salaire revient au Seigneur des mondes. »
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[26:109, 127, 145, 164, 180] : répétition insistante par Nūḥ, Hūd, Ṣāliḥ, Lūṭ et Chuʿayb : « Je ne vous demande aucune récompense. »
→ Ces versets constituent une base pour rejeter toutes formes de prédication tarifée, de monétisation des prêches, ou de services religieux payants.
3. Critères coraniques pour reconnaître une pratique authentique
Le Coran fournit des repères clairs pour distinguer une pratique spirituelle sincère d’une instrumentalisation :
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L’absence d’intérêt financier ou statutaire : un guide authentique ne cherche ni prestige, ni pouvoir, ni richesse.
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Un appel rationnel fondé sur des preuves claires (bayyināt) et non sur des miracles, des objets magiques ou des charismes mystiques.
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Une pédagogie qui émancipe : la vraie transmission coranique vise à faire comprendre, pas à soumettre ou à mystifier.
Conclusion
Le message coranique se distingue radicalement de l'économie religieuse contemporaine. Il appelle à la lucidité, au discernement, et à la vigilance contre toute récupération du sacré à des fins lucratives. Les prophètes eux-mêmes sont présentés comme des figures désintéressées, agissant par devoir et non pour s’enrichir. Toute personne qui réclame une rémunération pour transmettre un message sacré sort du modèle coranique de guidance.
Le Coran ne fait pas commerce de la foi.
Il invite à suivre ceux qui n’attendent rien en retour, si ce n’est la satisfaction de la Vérité.
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