📖 Iqra, Lis : L’impératif de la lecture dans le Coran et le paradoxe des pays musulmans
Et pourtant, un constat amer s’impose : les pays se réclamant de ce texte sacré figurent aujourd’hui parmi ceux où l’on lit le moins. Comment expliquer un tel fossé entre l’idéal coranique et la réalité contemporaine ?
🔍 La lecture dans le Coran : un fondement divin
1. Lecture et écriture comme socles du savoir
📖 Sourate Al-ʿAlaq (96:1-5)
« Lis au nom de ton Seigneur qui a créé.
Il a créé l’homme d’une adhérence.
Lis, car ton Seigneur est le Très Généreux,
qui a enseigné par la plume,
Il a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas. »
Dès ces premiers versets, la lecture est proclamée acte sacré. Dieu enseigne à l’homme par la plume – instrument du savoir et de la mémoire. La transmission de la connaissance devient un don divin.
2. Un appel à la réflexion critique
📖 Sourate An-Nisāʾ (4:82)
« Ne méditent-ils donc pas sur le Coran ? S’il provenait d’un autre qu’Allah, ils y trouveraient certes de nombreuses contradictions. »
Lire, dans le Coran, ce n’est pas seulement réciter ou mémoriser. C’est interroger, douter, comparer. Le Coran invite à une lecture critique et à une réflexion autonome.
3. L’ouverture à d’autres sources de savoir
📖 Sourate Yūnus (10:94)
« Si tu es en doute sur ce que Nous t’avons révélé, interroge ceux qui lisent le Livre avant toi. »
Le Coran reconnaît la légitimité d’autres traditions scripturaires et encourage le dialogue avec les détenteurs du savoir. Cette ouverture intellectuelle contredit toute vision dogmatique de l’ignorance religieuse.
📉 Le paradoxe des pays musulmans : une crise de la lecture
Malgré ces injonctions claires, les statistiques dressent un tableau alarmant :
- 🔸 Selon l’UNESCO, un citoyen arabe lit en moyenne 6 minutes par an, contre plus de 200 heures pour un Européen.
- 🔸 En Égypte, on lit environ 0,25 livre par an contre 40 à 50 livres pour un Japonais.
- 🔸 Moins de 1,1 % des citoyens des pays arabes lisent régulièrement des livres, contre 68 % au Japon.
Ce décalage s’explique par plusieurs facteurs structurels et culturels :
- 📚 Analphabétisme persistant, en particulier chez les femmes.
- 🏛️ Manque d’infrastructures : bibliothèques rares ou inaccessibles.
- 🗣️ Culture orale dominante : la parole prime sur l’écrit.
- 🚫 Censure et autocensure : restrictions idéologiques, politiques ou religieuses à la diffusion du savoir.
🌱 Vers une renaissance intellectuelle : réconcilier foi et savoir
Pour sortir de cette crise, il est urgent de renouer avec l’esprit du verset Iqra :
- 👧 Éduquer dès le plus jeune âge : lutter contre l’illettrisme, surtout chez les filles.
- 📖 Valoriser la lecture : campagnes publiques, clubs, salons du livre, incitations à lire.
- 🏫 Développer les structures : bibliothèques accessibles, manuels abordables, édition locale soutenue.
- 🗞️ Libérer la pensée : lutter contre la censure et encourager la diversité des opinions et savoirs.
🕌 Le vrai sens d’un retour au Coran
Revenir au Coran ne signifie pas seulement le psalmodier, mais le comprendre, le confronter au réel, le vivre. C’est dans cette lecture active, critique et créatrice que réside la force transformatrice du message coranique.
📚 Conclusion
Le Coran commence par un appel à lire. L’Histoire musulmane regorge de savants, philosophes, astronomes et médecins qui ont incarné cet idéal. Il est temps de réactiver cette mémoire vivante, de redonner à la lecture sa place centrale dans les sociétés musulmanes.
Iqra : un impératif oublié, un espoir toujours possible.
Commentaires
Publier un commentaire
Partagez vos réflexions avec sincérité. Toute parole de foi contribue à l’élévation collective *
شارِك تأمّلاتك بصدق، فكلُّ كلمة إيمان تُسهم في الارتقاء الجماعي.
* Share your reflections with sincerity. Every word of faith contributes to our collective elevation. 😇❤️🎶👀