Abraham n’était ni Juif ni Chrétien : lecture rationnelle du verset 3.67

Verset de référence : مَا كَانَ إِبْرَاهِيمُ يَهُودِيًّا وَلَا نَصْرَانِيًّا وَلَكِن كَانَ حَنِيفًا مُسْلِمًا وَمَا كَانَ مِنَ الْمُشْرِكِينَ [آل عمران 3.67] Traduction non-anachronique : Abraham n’était ni yahūdī ni naṣrānī . Il était ḥanīf — penché du côté de la rectitude —, mouslim — adhérent à la loi universelle —, et il n’était pas de ceux qui associent. 1. Sortir de l’anachronisme Le verset ne parle pas d’ethnies ni de religions historiques. Les mots yahūd et naṣārā désignent des courants de pensée apparus bien après Abraham. Traduire par « Juif » et « Chrétien » projette des catégories postérieures sur un texte antérieur à ces institutions. 2. Le sens de ḥanīf Dans le Coran, ḥanīf désigne une posture méthodologique : quitter les héritages mythiques, observer, douter, comparer, éliminer les hypothèses incohérentes. Abraham incarne cette démarche rationnelle qui « penche vers la rectitude ». 3. Le se...